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By Martin le vapoteur

Le marché de la cigarette électronique en France explose : 1,2 milliard d’euros en 2023 et une croissance de 5% prévue

Le secteur de la cigarette électronique connaît une expansion fulgurante en France, atteignant 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Avec plus de 3 millions de vapoteurs réguliers et 3 000 boutiques spécialisées sur le territoire, ce marché poursuit sa croissance malgré un environnement réglementaire changeant. Découvrez les grandes tendances qui façonnent l’avenir de la vape en France.

Un marché français en pleine croissance

Le marché français de la cigarette électronique affiche une santé économique robuste avec un chiffre d’affaires estimé à 1,2 milliard d’euros en 2023, contre seulement 820 millions d’euros en 2021. Cette progression impressionnante s’explique notamment par l’augmentation constante du nombre d’utilisateurs, qui atteint désormais 3 millions de vapoteurs quotidiens en France.

La France occupe une position enviable sur l’échiquier mondial, se classant au troisième rang mondial derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. Les experts de Xerfi prévoient une croissance continue du secteur, estimée entre 5% et 10% pour l’année 2024, portée par plusieurs facteurs favorables :

  • La hausse progressive du prix des paquets de cigarettes traditionnelles
  • Une sensibilisation accrue aux risques du tabac
  • L’argument économique, avec des économies potentielles de 1 200 à 4 560 euros par an pour les fumeurs qui passent à la vape

Les statistiques révèlent que 37,4% des Français âgés de 18 à 75 ans ont déjà essayé la cigarette électronique au moins une fois, et 5,4% d’entre eux sont devenus des utilisateurs réguliers. Cette tendance s’observe principalement chez les adultes, avec 4,3% de consommateurs réguliers, contre seulement 2,8% chez les mineurs.

Les motivations des vapoteurs français

La principale motivation des utilisateurs de cigarette électronique en France reste l’arrêt du tabac. En effet, 60% des vapoteurs déclarent vouloir cesser complètement de fumer, tandis que les 40% restants cherchent à réduire leur consommation de tabac sans nécessairement l’arrêter totalement.

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L’aspect financier constitue également un puissant levier d’adoption pour la cigarette électronique. Selon les calculs de France Vapotage, les économies réalisées par les vapoteurs peuvent atteindre entre 1 200 et 4 560 euros par an comparativement à l’achat de cigarettes traditionnelles. Cette réalité économique explique pourquoi 43% des consommateurs citent le prix comme critère principal dans le choix de leur cigarette électronique.

La diversité des saveurs disponibles représente aussi un facteur d’attrait significatif. Les e-liquides aux arômes variés (fruits, desserts, menthe) permettent aux utilisateurs de personnaliser leur expérience et constituent un argument de vente majeur pour les fabricants, malgré les restrictions réglementaires croissantes visant à limiter l’attrait auprès des jeunes.

Les circuits de distribution en pleine mutation

Le paysage de la distribution de cigarettes électroniques en France présente une structure diversifiée, dominée par les boutiques spécialisées qui captent environ 60% des ventes selon l’étude Xerfi de 2021. Ces points de vente physiques, au nombre de 3 000 sur le territoire français, restent le canal privilégié par 70% des consommateurs pour l’achat de leur matériel.

Les bureaux de tabac constituent le deuxième réseau de distribution, avec un chiffre d’affaires estimé à 140 millions d’euros pour les produits de vapotage, soit environ 12% du marché total. Pour certains buralistes, les ventes de cigarettes électroniques peuvent représenter jusqu’à la moitié de leur activité, notamment grâce au succès des puffs, ces cigarettes électroniques jetables et prêtes à l’emploi.

La vente en ligne gagne rapidement du terrain, avec 27% des consommateurs qui privilégient désormais ce canal pour leurs achats de matériel. Cette tendance s’accentue pour les e-liquides, où les boutiques physiques conservent une légère avance mais sont progressivement rattrapées par le e-commerce. Cette évolution pourrait transformer profondément le paysage de la distribution dans les années à venir, avec une possible prédominance du canal digital.

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Les défis réglementaires et sanitaires

Le marché français de la cigarette électronique évolue dans un environnement réglementaire complexe et en constante évolution. La France, comme l’ensemble de l’Union européenne, encadre strictement ce secteur via la directive sur les produits du tabac (TPD), qui régit la fabrication, la vente et la distribution des produits du vapotage.

Parmi les mesures récentes ou à venir qui impactent le secteur :

  • L’interdiction prochaine des cigarettes électroniques jetables (puffs) fin 2024
  • La possible limitation des arômes dans les produits de vapotage
  • L’extension du paquet neutre aux produits de vapotage
  • L’introduction potentielle d’une taxe spécifique

Chacune de ces mesures pourrait entraîner une baisse d’environ 20% de la consommation de cigarettes électroniques selon les estimations du secteur. Face à ces contraintes, les fabricants développent déjà des stratégies d’adaptation, comme la création de puffs rechargeables ou l’extension des gammes de pods rechargeables.

Sur le plan sanitaire, la perception du vapotage reste ambivalente. Si la cigarette électronique est souvent présentée comme une alternative moins nocive au tabagisme traditionnel, notamment au Royaume-Uni où les autorités sanitaires la recommandent activement, les inquiétudes persistent quant à ses effets à long terme sur la santé. Cette dualité se reflète dans l’opinion publique : en 2022, 42% des personnes estimaient que le vapotage est moins nocif que le tabac, contre 32% qui le jugeaient aussi ou plus nocif.

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Les perspectives d’avenir pour le marché français

Le cabinet d’études Xerfi prévoit que le marché français de la vape devrait connaître une augmentation moyenne de 3,5% par an pour atteindre environ 1,6 milliard d’euros d’ici 2026. Cette croissance, bien que plus modérée que celle observée ces dernières années, reste solide face aux défis réglementaires.

Plusieurs facteurs devraient soutenir cette expansion :

La volonté croissante des fumeurs d’arrêter le tabac, avec environ 60% des 15 millions de fumeurs français qui expriment le désir de cesser, constitue un réservoir important de clients potentiels. Les futures augmentations des taxes sur le tabac prévues de 2024 à 2027, qui porteront le prix moyen du paquet de cigarettes à 13 euros (contre 11 euros actuellement), devraient accélérer cette tendance.

L’innovation technologique reste un moteur puissant du secteur, avec l’émergence de cigarettes électroniques plus performantes, plus sûres et offrant une meilleure expérience utilisateur. Les systèmes fermés comme les pods gagnent du terrain face aux systèmes ouverts traditionnellement privilégiés par les vapoteurs français.

La possible autorisation de vente en pharmacie, évoquée par le ministre de la Santé François Braun comme substitut au tabac, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur. Cette évolution rapprocherait la France du modèle britannique, où la cigarette électronique est activement promue comme outil de sevrage tabagique.

Le marché de la cigarette électronique en France, malgré un ralentissement de sa croissance exponentielle initiale, s’oriente vers une maturité progressive caractérisée par une consolidation des acteurs, une professionnalisation accrue et une intégration plus forte dans les politiques de santé publique de lutte contre le tabagisme.